Analyse du syndrome de rejet de soi

Publié le : 14 décembre 20217 mins de lecture

Voici une analyse en profondeur du rejet de soi, mais aussi des tentatives d’explications et des méthodes pour lutter contre.

Rejet de soi

Il y a des gens qui peuvent passer la moitié d’une vie ou une vie entière à se demander « pourquoi est-ce que nous nous détestons ? Peu de réalités peuvent être plus néfastes que de se percevoir avec mépris, de traverser un quotidien sans s’aimer, sans faire confiance à ses propres ressources et sans se sentir bien dans sa peau et dans son être.

Lord Byron a dit que la haine est une forme de folie. D’une certaine manière, oui, car rien n’altère plus la vie que ce sentiment capable de réveiller le pire de l’être humain, qu’il soit projeté vers les autres ou vers lui-même. Pourquoi ? Qu’est-ce qui fait qu’une personne cesse de s’estimer et se place dans ce monde souterrain où cohabitent le manque d’estime de soi, le rejet de soi et l’oisiveté ?

Les causes sont multiples et les effets aussi. Car au-delà de tout cela, il y a la manière dont ces personnes affrontent chaque situation, chaque relation et chaque circonstance. Nous ne pouvons pas ignorer le fait qu’en moyenne, les personnes qui se détestent projettent ce même sentiment sur les autres.

Analyse du rejet de soi

Il y a des personnes qui, en fait, ont un passé d’abus ou de manque d’affection dans l’enfance qui peut expliquer ce manque de respect et d’appréciation de soi. Cependant, il existe des cas plus extrêmes, ceux dans lesquels il n’y a pas seulement une faible estime de soi ou un manque d’estime de soi : ce que nous avons, c’est la haine de soi.

Le Feedback qui est généré lorsque quelqu’un tourne autour de ce dialogue interne méprisant est très nuisible. On peut se dire que l’on ne vaut rien, que l’on est inutile pour certains emplois ou, plus encore, que commencer une relation affective va être complètement impossible… Car celui qui se déteste, s’invalide pour presque toute dimension existentielle.

 Source de ce dégoût de soi 

Nous avons parlé plus haut de l’effet d’une enfance traumatisante. Lorsque quelqu’un se demande : « Pourquoi est-ce que nous nous détestons ? », il doit approfondir un fait concret. Nous faisons surtout référence à la manière dont il a été traité tout au long de sa vie.

Si nous avons été dévalorisés depuis notre enfance, il est très difficile de construire les bases d’une solide estime de soi : se sentir invisible, se faire croire que l’on est faillible ou que l’on n’est pas bon pour ce dont on rêve, déclenche tôt ou tard un processus de pensée auto-dévalorisante qui se poursuit même si les circonstances qui l’ont déclenché ont disparu.

Parfois, même après avoir vécu une mauvaise relation affective, le fait d’être victime d’intimidation à l’école ou au travail nous fait finir par nous détester.

Nous sommes le reflet de nos récits

Nous disons souvent que « les gens sont des histoires », eh bien, plus que des histoires, nous sommes des récits de soi, c’est-à-dire que nous sommes ce que nous nous racontons et comment nous interprétons ce qui nous arrive. Eh bien, plus que des histoires, nous sommes des récits de soi, c’est-à-dire que nous sommes ce que nous nous racontons et comment nous interprétons ce qui nous arrive. Quel est le rapport avec la question « pourquoi est-ce que nous nous détestons » ? En fait, ça a beaucoup à voir avec ça.

L’une des théories du psychothérapeute Albert Ellis était basée sur le modèle ABC. Autrement dit, A, nous sommes les choses qui nous arrivent (événements) qui provoquent B (interprétations) et celles-ci provoquent C (conséquences/comportements).

Parfois, certains d’entre nous appliquent des interprétations clairement négatives et handicapantes, telles que « cela m’arrive parce que nous ne valons rien, parce que nous sommes maladroits, parce que nous sommes un zéro à gauche… ». Cette façon de nous juger et de nous « interpréter » est presque toujours orchestrée par une faible estime de soi, qui conduit, tôt ou tard, à un mépris évident de la personne.

Critiques intérieures

Nous pouvons rejeter la responsabilité de notre malheur actuel sur nos parents, sur ce partenaire qui nous a blessé, et même sur ce travail auquel nous avons consacré tant d’années et qui a fini par consumer notre dignité et notre illusion. En substance, on peut regarder à l’extérieur pour trouver les coupables de l’inconfort et de la frustration. Cependant, lorsque quelqu’un cherche à savoir pourquoi nous nous détestons, il doit faire un voyage à l’intérieur de lui-même.

Vous y rencontrerez certainement un critique intérieur sur lequel retombe toute forme de dégoût de soi, de douleur et de souffrance. C’est lui qui murmure des choses comme « vous ne pouvez pas, vous ne méritez pas, vous n’êtes pas bon, vous ne réussirez pas,vous ne valez rien… ». Cette figure, le dialogue interne débilitant, est étudiée dans le domaine de la psychologie depuis des décennies.

Déjà dans les années 70, met en évidence un travail fait à l’Université de Chicago par le Dr Louis Paul, intitulé The cruel inner critic dans lequel il parle de la façon dont cette voix mentale intérieure nous surveille pour échouer, en nous parlant toujours d’une manière hostile. Par conséquent, au-delà de la recherche des responsables de notre malaise, nous devons être clairs : souvent, c’est nous-mêmes qui alimentons notre propre haine et notre dégoût de nous-mêmes.

Vers une auto-thérapie

Cesser de se détester pour mieux vivre, se réaliser en tant que personne et pouvoir jouir de relations solides, d’un avenir conforme à ses propres désirs. Qui ne peut pas souhaiter une telle chose ? Pratiquement tout le monde. Cependant, il n’est pas facile de générer ce changement, surtout lorsque vous êtes intégré dans le même schéma mental, émotionnel et comportemental depuis longtemps.

Cependant, c’est possible. Un article de recherche du Dr Nele Stikens de l’Université de Louvain (Belgique) parle d’un type de thérapie visant à désactiver la critique intérieure négative. Le processus implique d’abord d’être capable de percevoir et de détecter les pensées critiques, hostiles et négatives. Par la suite, nous devons développer une attitude plus compatissante et réaliste envers nous-mêmes.

Plus tard, nous devrons donner forme à de nouveaux comportements, à des changements vitaux qui nous permettront de nous sentir fiers de ce que nous sommes, libres de commencer une vie avec plus de sens sans être retenus par la haine, sans être arrêtés par le mépris… C’est le vrai chemin du bien-être.